Les dents de l’enfant claquaient comme dans la fièvre.
— Je ne vous gênerai pas, prenez-moi avec vous…
— SI vous avez un peu de sympathie et de respect pour moi, dit Sanine, vous retournerez sur-le-champ chez vous, ou vous entrerez dans le magasin de M. Kluber. Vous ne soufflerez mot à personne… et vous attendrez mon retour.
— Votre retour ! gémit Emilio.
Sa voix devint larmoyante, il se tut et reprit :
— Mais si vous ?…
— Emilio, interrompit Sanine en indiquant le cocher… Emilio, songez à ce que vous faites… Écoutez-moi, mon ami… je vous en prie, retournez chez vous… Vous dites que vous m’aimez… Eh bien, je vous le demande ?
Il tendit la main à l’enfant, qui s’élança en avant, et pressa en sanglotant la main de Sanine contre ses lèvres, puis il s’enfuit à travers champs dans la direction de Francfort.
— C’est aussi un noble cœur ! dit Pantaleone.