air, au milieu d’un pré. Aussi quelle ne fut pas la mortification de Sanine, lorsque, les jambes écartées et volant comme un oiseau par-dessus le dos d’Emilio accroupi, il se retourna aux aboiements furieux de Tartaglia, et aperçut au bord du pré deux officiers ; il reconnut d’emblée son adversaire de la veille et son témoin, MM. Daenhoff et von Richter.
Les officiers, le monocle à l’œil, le regardèrent et sourirent…
Sanine se redressa aussitôt, et se détournant s’empressa de remettre vivement son pardessus en invitant Emilio à suivre son exemple, et tous les deux se remirent immédiatement en route.
Il était tard, lorsqu’ils rentrèrent à Francfort.
— On va bien me gronder, dit Emilio à Sanine en prenant congé de lui, mais, tant pis ! Quelle délicieuse journée j’ai passée avec vous !
À son retour à l’hôtel, Sanine trouva un billet de Gemma.
La jeune fille lui donnait rendez-vous pour le lendemain matin, à sept heures, dans un des jardins publics si nombreux à Francfort.