femme a bonne opinion de mon goût… Puis je sais marchander.
Polosov commençait à égrener ses phrases… Il était déjà fatigué.
— Et elle est très riche, ta femme ?
— Oui, elle est assez riche… mais tout pour elle.
— Il me semble pourtant que tu n’as pas à te plaindre ?
— Mais aussi, je suis son mari ! Il ne manquerait plus que cela, que je n’en profite pas ! Je lui suis utile… Elle y trouve son profit… Je suis commode !…
Polosov s’essuya le visage avec son foulard et se mit à souffler péniblement, comme pour dire : « Épargne-moi donc ; ne me fais plus dire un mot ; tu vois comme cela me fatigue de parler. »
Sanine le laissa tranquille et s’enfonça de nouveau dans ses réflexions.
À Wiesbaden, l’hôtel devant lequel s’arrêta la voiture ressemblait plutôt à un palais. Aussitôt des sonnettes tintèrent dans les couloirs et il y eut tout un remue-ménage parmi le personnel.