précédente montait du sol… des crevasses de rochers bruns s’exhalait une fraîcheur pénétrante… Des deux côtés du chemin s’élevaient des monticules couverts de mousse verte.
— Arrêtons-nous ! cria Maria Nicolaevna, je veux me reposer sur ce velours. Aidez-moi à descendre de cheval.
Sanine mit pied à terre et courut auprès de madame Polosov. Elle s’appuya sur ses épaules, sauta vivement à terre, et s’assit sur un tertre de mousse.
Sanine resta debout devant elle, tenant les deux chevaux par la bride.
Maria Nicolaevna leva les yeux sur lui.
— Sanine, savez-vous oublier ?
Sanine se rappela ce qui s’était passé la veille en voiture…
— Est-ce une question… ou un reproche ? demanda-t-il.
— De ma vie je n’ai adressé un reproche à quelqu’un… Croyez-vous aux ensorcellements ?
— Comment ?
— Par des enchantements… comme disent chez nous les moujiks dans leurs chansons.