leur for intérieur, sentaient parfaitement qu’ils jouaient la comédie.
Tout à coup un orgue de Barbarie dans la rue joua l’air du Freischütz : « À travers les monts, à travers les plaines ! »
Les sons criards se répandirent, tremblotants et vibrant dans l’air immobile.
Gemma tressaillit.
— Cette musique va réveiller maman !
Sanine courut dans la rue, mit une poignée de kreutzers dans la main du joueur d’orgue et le décida à se retirer.
Lorsqu’il rentra dans la chambre, Gemma le remercia d’un léger signe de tête, et avec un sourire pensif se mit à fredonner elle-même la belle mélodie de Weber, dans laquelle Max exprime les doutes du premier amour.
Elle demanda ensuite à Sanine s’il connaissait le Freischütz, s’il aimait Weber, et elle ajouta que, bien qu’elle fût Italienne, elle préférait cette musique à toute autre.
La conversation passa de Weber à la poésie et au romantisme, puis à Hoffmann, qui était fort à la mode à cette époque.
Pendant ce temps Frau Lénore dormait tou-