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D’UN SEIGNEUR RUSSE. 169

nent autour d’eux, et il est probable qu’il les aurait décidés s’éloigner, si nous étions restés plus longtemps dans le angar : mais en nous voyant sortir, il se mit aussitôt au ort d’armes et fut changé en une froide statue, de grand gesculateur qu’il était. En ce même endroit s’étirait aussi fan-Zm, la bouche béante et les poings convulsivement indécis. · rcadi Pavlytch fronça les sourcils, se mordit la lèvre etmaria droit au groupe. Les deux paysans se jetèrent à ses pieds. «Que voulez-vous ? parlez, » dit-il d’une voix sévère et nt soit peu nasillarde. ’

Les pauvres gens échangèrent entre eux un coup d’œil et 2 purent proférer un mot ; ils clignotaient comme par alïet d’un éblouissement, et leur respiration était précitée. ’

Eh bien, qu’est-ce donc ? reprit Arcadi Pavlytch ; et aussitil se tourna vers Sophron. De quelle famille sont-ils ’ ? — De la famille Toboléïef, répondit lentement le hour- · istre.

— çà, qu’est-ce que vous voulez donc ? êtes-vous sans ngue, quoi ? Parle, toi, vieux, qu’est-ce qu’il te faut ? outa-I.-il en s’adressant au vieillard. N’aie pas peur, 1bécile. »

Le vieillard tendit en avant son cou de bronze tout ridé, uleva gracieusement un grosse lèvre bleue et dit d’une voix eevrotante :

Viens-nous en aide, mon seigneur !.... » Et de nouveau il tomba le front contre terre ; le jeune umme en fit à peu près autant. Arcadi Pavlytch regarda lavement leurs nuques inclinées, puis changeant la pose e ses jambes et de sa tête, il dit : Qu’est-ce que c’est donc ? contre qui as-tu à porter ainte ? voyons. ’

çGrâce, mon seigneur ; un moment pour respirer. Nous mmes torturés.... nous....

- Qui donc ici te martyrise ?

— Sophron Iakovlitch, le bourmistre. E —·Ton nom T dit mon compagnon après un bon moment èsilenœ.

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