Page:Tourgueniev - Mémoires d’un seigneur russe.djvu/44

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28 MEMOIRES Ermolai se leva, versa, se signa et but d’un trait ; puis ajouta à son chantce dernier mot : leoublwu ! (j’aime !) La meunière, contristée et peut-être charmée de cette bou tade, se rassit sur l’évier.. Qu’est-ce que c’est donc, Arina ? tuas vraiment l’air d dépérir. r — Je suis souiïrante. —Comment cela ? — La toux me brise et me prive de sommeil. — Il me semble que le monsieur s’est endormi, marmotl Ermolaî après une minute de silence. Ecoute, Arina ; n’aj pas recours au médecin, ton mal empirerait. y — Qui pense aux médecins ?. - Viens plutôt me voir. (Arina baissa la tête.) Je don nerai pour ce jour-là une commission assez loin à m vieille. — Au lieu de dire des folies, Ermolaï Pétrovich, éveillq ce monsieur ; vous voyez, les pommes de terre sont cuitesv polDÈ. 9 — Tant qu’il n’a pas ronflé, ça ne compte pas, dit tre, froidement mon fidèle serviteur ; il est harassé et il dog c’estbon. ». 2 Je remuai sur mon foin. Ermolai se leva’, vint à moi ; me dit : « Les pommes de terre sont cuites ; il y a du sel voulez-vous les manger ? » ·. Je sortisde dessous le hangar ; la meunière se leva « voulut s’éloigner ; je lui adressai la parole : y a-t-il longtemps que vous avez l’entreprise de 4 moulin ?. — Il y aura deux ans, vienne la Trinité. A — D’où est ton mari ? (Silence.) — De quel endroit est ton mari ? dit Ermolaï en haussai la voix. — De Béelef. Il est bourgeois de Béelef. — Et toi aussi, tu es de Béelef ? — Non, j’appartenais à un seigneur ; j’étais de conditio servile. ’ — A qui étais-tu ?