endroits ; des livres, des petites boîtes, des oiseaux empaillés, des fioles, des cornues étaient placés pêle-mêle sur les rayons ; enfin, dans un des coins de la chambre se voyait une machine électrique hors de service.
— Je vous ai prévenus, mes chers visiteurs, dit Vassili Ivanovitch, que nous sommes logés ici pour ainsi dire comme au bivac…
— Cesse donc tes excuses ! répondit Bazarof ; Kirsanof sait fort bien que nous ne sommes point des Crésus, et que notre maison n’est pas un palais. Où allons-nous le loger ? Voilà la question.
— Sois tranquille, Eugène, j’ai dans l’aile une chambre excellente : ton ami y sera fort bien.
— Tu as donc bâti une aile en mon absence ?
— Comment donc ! là où est le bain, dit Timofèitch.
— C’est-à-dire à côté du bain, s’empressa d’ajouter Vassili Ivanovitch ; d’ailleurs, en été… Je vais y courir et je donnerai mes ordres ; Timofèitch, tu ferais bien, en attendant, d’aller chercher les effets de ces messieurs. Quant à toi, Eugène, il est bien entendu que je te caserai dans mon cabinet : suum cuique.
— Tiens ! le drôle de corps ! dit Bazarof, lorsque son père se fut éloigné. — Il est aussi curieux que le tien, seulement dans un autre genre. Il bavarde un peu trop.
— Ta mère me paraît aussi une excellente femme, lui répondit Arcade.
— Oui, elle n’est pas maligne. Tu verras quel dîner elle nous servira.