Page:Tourgueniev - Pères et fils.djvu/320

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— Ici ! ici ! veuillez me suivre, werthester Herr collega, ajouta-t-il en souvenir de son ancien état.

— Eh ! dit l’Allemand avec un aigre sourire.

Vassili Ivanovitch le conduisit dans le cabinet.

— Voici un médecin envoyé par Anna Serghéïevna Odintsof, dit-il en se baissant jusqu’à l’oreille de son fils, et elle est ici elle-même.

Bazarof ouvrit soudainement les yeux.

— Qu’as-tu dit ?

— Je t’ai annoncé qu’Anna Serghéïevna Odintsof était ici, et qu’elle t’avait amené ce respectable docteur.

Bazarof promena ses yeux dans la chambre.

— Elle est ici ?… je veux la voir…

— Tu la verras, Eugène ; mais il faut d’abord causer un peu avec M. le docteur. Je vais lui conter toute l’histoire de ta maladie, puisque Sidor Sidoritch (c’était le nom du médecin du district) est parti ; et nous allons faire une petite consultation.

Bazarof regarda le médecin.

— Eh bien, termine avec lui le plus vite possible ; mais ne parlez pas latin, car je comprends ce que signifie : jam moritur.

Der Herr scheint des Deustchen mächtig zu sein[1], dit le disciple d’Esculape en se tournant vers le vieillard.

Ik… gabé… parlez russe, cela vaudra mieux ; répondit Vassili Ivanovitch.

  1. « Monsieur me semble connaître la langue allemande. »