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PREMIER AMOUR

n’est pas à vous de ruser. Grâce à Dieu, ce que vous avez dans l’âme se reflète encore sur votre visage. Mais au fait, pourquoi tant parler, moi-même je ne serais pas ici… (le docteur serra les dents) si je n’étais pas comme vous un original. Je ne m’étonne que d’une chose : c’est que vous, avec votre intelligence, vous ne voyiez pas ce qui se passe autour de vous.

— Et que se passe-t-il donc ? demandai-je vivement en dressant l’oreille dans l’attente de ce qui allait être répondu.

Le docteur me considéra avec une sorte de pitié railleuse.

— Me voilà bien maintenant ! dit-il comme en lui-même ; avec ça que c’est nécessaire de lui raconter ces choses-là. En un mot, ajouta-t-il en haussant la voix, je vous le répète, l’atmosphère que l’on respire ici vous est nuisible. Il vous est agréable de vous trouver