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PREMIER AMOUR

Je me redressai d’indignation, mais Zinaïda mit promptement sa main sur mon épaule et prononça d’une voix un peu tremblante :

— Je n’ai jamais donné à Votre Seigneurie le droit d’être insolent ; et je vous prie de sortir, dit-elle en montrant la porte.

— Mais permettez, princesse… prononça Malevsky en devenant tout pâle.

— La princesse a raison ! s’écria Belovzorov qui se leva aussi.

— Ah ! par exemple. Je ne croyais pas… Dans mes paroles il me semble qu’il n’y avait rien… Dans mon esprit, je n’avais l’idée de blesser personne ; excusez-moi.

Zinaïda l’enveloppa d’un regard froid, et froidement elle sourit.

— Soit, restez, prononça-t-elle avec un geste dédaigneux. M. Valdemar et moi, nous nous sommes fâchés pour rien. Cela vous réjouit de lancer du venin… À votre guise !…