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PREMIER AMOUR

père. Lui était tranquille comme à l’ordinaire ; elle, comme à l’ordinaire, sourdement irritée. Je me demandais si mon père allait me parler amicalement comme il avait quelquefois l’habitude de le faire ; mais il ne me donna même pas sa caresse froide de chaque jour.

« Faut-il raconter tout à Zinaïda ? pensai-je. Toutefois, d’une manière ou d’une autre, tout est fini entre nous. »

J’allai chez elle, et non seulement je ne lui racontai rien, mais je n’eus même pas l’occasion de causer avec elle comme je l’aurais voulu.

Le fils de la vieille princesse était arrivé de Pétersbourg pour les vacances ; c’était un collégien de douze ans. Zinaïda mit tout de suite son frère sous ma protection.

— Voilà, dit-elle, mon cher Volodia[1]

  1. Diminutif de Valdemar.