de sauter, mais je savais que mon père méprisait les peureux et je n’eus plus peur.
À deux reprises, nous traversâmes la Moscova, et je pensais déjà que nous allions revenir vers la maison, d’autant plus que mon père remarqua lui-même que mon cheval était fatigué, quand tout à coup je le vis tourner bride et s’éloigner du côté du gué de Crimée et galoper le long de la rive. Je le suivis ; en passant à côté d’un haut monceau de vieux bois, mon père descendit vivement d’Electric, m’ordonna de descendre aussi et me donnant les brides de son cheval, il me demanda de l’attendre près du tas de bois, puis il tourna dans une petite ruelle et disparut.
Je me mis à aller et venir le long de la rive en conduisant les chevaux derrière moi, et en grondant Electric, qui ne faisait que secouer la tête, piaffer et hennir. Quand je m’arrêtais, il grattait la terre, tantôt de l’un tantôt de