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PREMIER AMOUR

qui apparut de nouveau devant moi en relevant l’assiette par terre.

D’un petit coup, rapidement, je rajustai ma veste et j’entrai dans le « salon. »

Je me trouvais dans une petite chambre tout juste propre, avec un pauvre ameublement disposé comme à la hâte. Près de la fenêtre, dans un fauteuil à un bras cassé, était assise une femme d’une cinquantaine d’années, en cheveux, laide, vêtue d’une vieille robe verte, et un fichu de laine bigarrée autour du cou.

Ses petits yeux noirs semblaient vouloir me transpercer.

Je m’avançai et je saluai.

— Est-ce à madame la princesse Zassékine que j’ai l’honneur de parler ?

— Je suis la princesse Zassékine, et vous, vous êtes le fils de M. V… ?