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PREMIER AMOUR

Tout en elle était si fin, si intelligent et si attrayant.

Elle était assise le dos tourné à la fenêtre, que voilait un store blanc. Le rayon de soleil, qui pénétrait à travers l’étoffe, inondait d’une lumière douce ses cheveux d’un blond doré, son cou virginal, ses épaules tombantes et le calme de son buste gracieux.

Je la regardais, et combien elle me devenait chère et intime ! Il me semblait que je la connaissais déjà depuis longtemps ; et qu’auparavant, je n’avais pas encore vécu et n’avais rien connu !…

Elle était vêtue d’une robe sombre, défraîchie, recouverte d’un tablier. J’aurais volontiers baisé chaque pli de cette robe et de ce tablier. Le bout de ses bottines regardait de dessous la jupe. Je me serais incliné avec adoration devant ces bottines…

« Et voilà que je suis assis devant elle ! pen-