Page:Tournefort Voyage Paris 1717 T2.djvu/419

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en étoit furieusement chargé. Voici les Plantes que nous décrivîmes dans ce Monastere, pendant que nos voituriers se reposoient.

Carduus Orientalis Costi hortensis folio, Coroll. Inst. Rei herb. pag. 31.

La racine de cette plante est longue d’environ un pied, dure, ligneuse, blanche, grosse au colet comme le petit doit, garnie de plusieurs fibres, et couverte d’une écorce roussâtre ; elle pousse une tige haute de deux ou trois pieds, branchuë dés sa naissance, dure, ferme, blanchâtre, épaisse de deux pouces, accompagnée de feüilles longues d’environ trois pouces sur un pouce et demi de large, dentées legérement sur les bords, semblables à celles de cette espece de Tanaisie qu’on appelle le Coq, ce qui me paroit un mot corrompu de Costus hortensis. Les feüilles du Chardon que l’on décrit, diminuent jusques au haut de la plante et perdent leur denture, mais elles finissent par une espece de piquant molasse. De leurs aisselles naissent des branches tout le long des tiges, et chacune de ces branches se termine par une fleur jaune. Les feüilles qui sont le long des branches sont menuës, et quelquefois deliées comme des filets. Le calice des fleurs est haut de 8 ou 9 lignes, sur presque autant d’épaisseur. C’est une poire composée de plusieurs écailles blanchâtres, pointuës, fermes, piquantes, et quelquefois purpurines à leur extremité. Les piquants qui sont sur le bord sont plus molasses et disposez en maniére de cil. Chaque fleur est à fleurons jaunes qui ne débordent que de cinq ou six lignes, découpez en autant de pointes menuës, du milieu desquelles s’éleve une gaine surmontée par un filet tres-delié. Les fleurons portent sur des embrions de graines, longs d’environ deux lignes sur une ligne de large, chargez d’une aigrette blanche. Ceux qui