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DIDEROT ET CATHERINE II.

Majesté Impériale le très humble et très soumis serviteur,

» DIDEROT. »

De toutes les promesses maintes fois formulées et renouvelées par Diderot une seule fut religieusement tenue ; dès qu’il se fut réinstallé dans son cabinet, il jeta sur le papier le Plan d’une Université pour la Russie dont il chargea Grimm de faire parvenir le manuscrit à destination et qu’il présentait ainsi à l’impératrice :

« Madame,

» J’ai remis, il y a quatre à cinq mois, à M. Grimm le Plan d’une Université ou d’une école d’enseignement public des sciences et des arts libéraux, auquel

I. Le texte de ce travail comporte deux parties distinctes : un Essai sur les études en Russ’e et le Plan d’une Université pour le Qouvernement de Russie.

L’Essai sur les études en Russie, publié par G.-B. Depping en 1818 (édition Belin) sans indication de provenance, ne figure pas dans les manuscrits de Saint-Pétersbourg. Diderot y recommandait chaleureusement dans une note l’illustre Ernesti, et Catherine écrivait à Grimm le 29 novembre 1776 : « J’ai reçu le traité de M. Diderot sur les écoles, et je vous en remercie bien sincèrement tous les deux. Dès que la gourme de la législomanie sera jetée, je m’occuperai de cet ouvrage-là. Dieu veuille conserver jusque-là M. Ernesti. » Dans le Plan, Diderot célèbre, comme s’il venait d’y assister, les triomphes universitaires du jeune Guéneau de Montbeillard cjui datent de 1776 : c’est donc à cette date qu’on en peut reporter la rédaction définitive.

La copie formant le tome XX II des manuscrits dits de l’Ermitage et envoyée en Russie après la mort de l’auteur, a fourni en