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UN FACTUM INCONNU DE DIDEROT

Mais, s’écrie-il, les avances des souscripteurs ont fourni au-delà des premières dépenses du libraire. Si cela est, tant mieux : mais cela n’est pas. M. Luneau est sujet à poser en fait ce qui lui passe par la tête. Je sais, moi, que les libraires associés à V Encyclopédie ont été forcés à des emprunts considérables et onéreux. Plusieurs années de suite ils n’ont pu satisfaire à mes honoraires : j’atteste leur avoir prêté jusqu’à 10,000 francs ; et je l’atteste, parce que c’est la vérité.

Et puis, d’après ces assertions inconsidérées de M. Luneau, qu’on juge de la confiance que méritent ses calculs.

Septième chef d’accusation de M. Luneau

Les libraires ont demandé pour les planches d’histoire naturelle cinq livres douze sols de plus que pour les autres.

Réponse

Ils ont pu demander cette augmentation, parce qu’après l’arrêt du Conseil qui a rompu le premier pacte convenu entr’eux et le public, ils sont restés maîtres de fixer à leur marchandise le prix qui leur convenait. Je dis à leur marchandise, car un livre est l’ouvrage d’un auteur et la marchandise d’un libraire. J’ajoute qu’ils ont dû la demander, cette augmentation, et qu’ils y ont été forcés par moi. M. Luneau n’est pas heureux : il attaque les libraires encyclopédistes sur l’unique article de leur entreprise qui me soit connu, sur le seul point où je ne puisse leur refuser l’attestation d’un désintéressement dont je voudrais qu’on eût à les louer plus souvent. Il m’est facile de calculer leur dépense, parce que c’est moi qui l’ai faite.