Page:Tourneux - Un factum inconnu de Diderot, 1901.djvu/37

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a été souscripteur ne paiera jamais que 226 livres le 1000 de planches.

Ces engagements sont répétés dans tous les avertissements publiés à mesure que les volumes de planches ont paru.

Je pourrais, je crois, abandonner au public et aux magistrats le soin de conclure, et laisser là M. Luneau ; mais je l’entretiendrai encore un moment, au hasard de l’ennuyer. De quoi s’agit-il ? Est-ce de savoir si le libraire Briasson a mal libellé une reconnaissance, ou plutôt si c’est une méprise ou non de sa part ? Si les conditions des libraires associés, avant, au temps et postérieurement à la date de la reconnaissance mal libellée, sont nettes et précises, et s’ils les ont fidèlement remplies ? Trois points, j’ose le dire, sur lesquels il n’y a que la passion la plus aveugle qui puisse former le moindre doute. Je prie le lecteur de faire quelqu’attention à ce qui suit.

Le prix de la planche fut fixé à l’origine de l’ouvrage, c’est à dire, lorsque le succès en était de toute incertitude, à 4 sols 6 deniers. Je demande si l’on a jamais vu sous le ciel un commerçant assez insensé pour baisser le prix de sa marchandise, lorsqu’elle est en plein crédit, lorsque tout le monde la lui demande, lorsqu’il a plus d’acquéreurs qu’il n’en peut fournir. Or si la reconnaissance mal libellée du libraire Briasson n’était pas une méprise, le libraire Briasson serait cet insensé et l’unique de son espèce.

Dans le cas de la denrée en faveur, quelle est la tentation du vendeur ? d’en hausser le prix. Que M. Luneau s’accorde donc avec lui-même ; il dit : le libraire est avide. D’accord, mais s’il est avide, comment a-t-il pu proposer au rabais une marchandise dont la rapidité de la vente, d’un placement assuré, épuisait son