Page:Tousseul - Aux hommes de bonne volonté, 1921.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

La Terre promise

(Parabole)

À Me François PIETTE,
au vrai Soldat et à l’Avocat probe.

Les sirènes des usines cornèrent dans le crépuscule et les cloches battirent au-dessus des campagnes et des toits. Puis il se fit un grand silence comme à l’approche d’un cataclysme. La vie s’arrêta : on entendit les oiseaux siffloter dans les arbres des boulevards et sur les murs des usines. Eux-mêmes se turent. On eût cru que la terre avait été dérangée dans sa course.

Les rues s’emplirent de monde : les lumières agonisèrent aux fenêtres des maisons, dans les poires suspendues au-dessus des ponts, dans les réverbères. Les gens marchaient sous les astres et disaient : « On a vu l’Étoile… et