(groupe boréal, Peaux-Rouges ?), et que même le type nègre pur a été trouvé dans l’isthme de Darien, au moment de la conquête.
L’étude des races européennes nous intéresse particulièrement et c’est elle qui est la plus instructive, car elle dispose des documents les plus riches, tant paléontologiques qu’historiques, craniologiques et linguistiques ; ou nous permettra à ce sujet l’exposé succinct des plus récentes découvertes. Nous savons peu de chose touchant la configuration et la race probable des restes paléontologiques de notre Europe. Toutefois, d’après les quelques vestiges que nous possédons (crânes d’Engis, de Néanderthal, d’Eguisheim), l’homme contemporain du silex taillé et du mastodonte avait un crâne presque simien et se rapprochait, pour la configuration générale, des Polynésiens actuels les plus dégradés. Les populations lacustres et celles qui se servaient du silex poli présentent déjà des crânes mieux conformés, rappelant par leurs proportions celui des Kalmouks actuels ; cette race se rapprochait probablement de la famille touranienne.
Pendant que l’Europe avec sa population primitive était encore en plein âge de pierre et ne s’élevait pas au delà du degré de culture que décèlent les habitations lacustres, le bassin méridional de la Méditerranée devenait le siège de la première véritable civilisation. Dans la vallée du Nil, une race blanche, les Couschites (Coptes actuels) fondèrent une société puissante, des villes opulentes ; ils avaient une tradition, une écriture, des monuments, des institutions et des dynasties, alors que l’Europe luttait encore contre les grands mammifères et ignorait l’usage des métaux. Une autre branche de la race blanche, la race sémitique, entra plus tard dans la civilisation, mais lui fit franchir une étape plus décisive. Ninive, Babylone, égalèrent, mais ne purent dépasser les merveilles architecturales entassées dans la vallée du Nil ; cependant les Phéniciens, en inventant l’écriture phonétique, enrichirent l’humanité d’un de ses plus puissants instruments de travail, et le rameau hébraïque de la famille sémitique, par ses aptitudes spéculatives, arriva à la notion de l’unité de la divinité et à un dogme religieux d’où le christennisme devait dériver directement.
Cependant c’était la plus jeune des races blanches asiatiques, la race aryenne, qu’attendaient les destinées les plus hautes. Elle était encore renfermée dans la vallée supérieure de l’Oxus, alors qu’au bord du Nil et de l’Euphrate s’élevaient déjà des sociétés puissantes. Mais déjà la race aryenne possédait les principaux attributs qui devaient lui assurer la suprématie et le premier rang dans la famille humaine. « C’est aux Aryens que l’Europe de nos jours se rattache directement. Elle leur doit ses mœurs.
Voy. Hovelacque, Abel, notre ancêtre. Recherches d’anatomie et d’ethnologie sur le précurseur de l’homme. 1878