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Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/131

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aux Dieux de leurs bienfaits ; car la reconnoiſſance aux dépens d’un tiers à qui l’on feroit tort, ne ſeroit pas raiſonnable, & celui qui prendroit le bien de ſon voiſin pour le donner à quelqu’un dont il auroit reçu un plaiſir, ne ſeroit pas cenſé reconnaiſſant. Ce n’eſt pas auſſi dans l’eſpérance d’obtenir des biens, qu’il faut ſacrifier les Animaux aux Dieux ; car quiconque veut obtenir une grace par une injuſtice, donne lieu de croire qu’il ne l’aura pas plûtôt reçûe, qu’il deviendra ingrat. On peut bien ſe cacher aux hommes, mais il n’eſt pas poſſible de tromper Dieu. On peut conclure de tout ce que nous venons de dire, qu’il n’y a aucune bonne raiſon pour ſacrifier les Animaux.

XXV. Le plaiſir que nous prenons à ces ſacrifices, nous empêche de faire attention à la vérité ; mais ſi nous nous trompons