Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/244

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chans, auſſi fols, auſſi injuſtes que les derniers des hommes, ſe plaignent de la méchanceté des bêtes, de ce qu’elles ne ſe portent point avec aſſez de vivacité à la vertu : comme ſi c’étoit à la privation abſolue de la raiſon, & non pas à ſa foibleſſe, qu’il fallût attribuer ces imperfections qu’on convient être dans les animaux ; ce qui paraît par la timidité, l’intempérance, l’injuſtice & la méchanceté, que l’on remarque dans pluſieurs d’eux.

XXIII. Celui qui prétendroit, que ce qui ne peut point arriver à la perfection de la raiſon, n’en eſt point ſuſceptible, reſſembleroit à quelqu’un qui ſoutiendroit, que le ſinge n’a point reçu de la nature ſa laideur, ni la tortue ſa lenteur, parce que le ſinge n’eſt pas ſuſceptible de beauté, ni la tortue de vîteſſe, Ils ne font pas attention à une diſtinction qu’il faut