Aller au contenu

Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vulgaire. Les Anciens, dit-on, s’abſtenoient à la vérité des Animaux, non point par aucun motif de piété, mais parce qu’ils ne connaiſſoient point l’uſage du feu. Ils ne l’ont pas plûtôt connu, qu’ils l’ont reſpecté comme quelque choſe de ſacré. Ils ſont venus enſuite manger des Animaux ; car quoiqu’il fût naturel de manger de la viande, il étoit contre la nature de la manger crue ; c’eſt pourquoi les bêtes féroces ſont appelées manges crue ; & il eſt dit par forme d’injure : Tu mangerois Priam tout crud ; c’eſt ainſi que ſont caractériſés ceux, qui n’ont aucun principe de Religion. On ne mangeoit donc point d’Animaux dans l’origine des choſes, l’homme ayant de la répugnance pour la viande crue ; mais dès que l’uſage du feu eut été introduit, on s’en ſervit pour apprêter non ſeulement la viande,