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Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/68

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nation, l’opinion & la mémoire les accompagnent. Voilà ce qui met les paſſions en mouvement, & lorſque l’ame en eſt une fois agitée, elle ſort bien tôt de ſon aſſiette naturelle, & ceſſe d’aimer ce à quoi elle eſt deſtinée. Il eſt donc à propos d’éviter les paſſions, autant qu’il eſt poſſible. Le moyen d’y parvenir, c’eſt de renoncer aux agitations violentes qui nous ſont cauſées par les ſens : ce ſont eux qui produiſent tous les déſordres de l’ame. La preuve en eſt dans les effets que cauſe la vue des ſpectacles, des danſes, des femmes. Les ſens ſont donc comme des filets qui entraînent l’ame vers le mal.

XXXIV. Étant ainſi violemment émuë par les objets étrangers, elle s’agite avec fureur. Le trouble extérieur ſe communique à l’intérieur, qui a déjà été enflammé par les ſens. Les émo-