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Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/88

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des à leurs maux, qu’à ceux qui vivent dans l’abondance. La diverſité des mets, non-ſeulement ne remédie pas aux troubles de l’ame ; elle n’augmente pas même le plaiſir des ſens. Car il n’y a plus de plaiſir, lorſque la faim eſt apaiſée. L’uſage de la chair ne contribue point à la conſervation de la vie. On l’a introduit pour varier les plaiſirs. On peut le comparer aux plaiſirs de l’amour, & aux vins étrangers dont on peut fort bien ſe paſſer ; mais ce qui eſt néceſſaire a l’homme, ſe réduit à peu de choſe, eſt aiſé à trouver, & on peut en faire uſage ſans que la juſtice & la tranquillité de l’ame en ſouffrent.

LII. L’uſage de la viande, loin de contribuer à la ſanté, lui eſt contraire. Car les mêmes choſes qui rétabliſſent la ſanté, ſont celles qui la conſervent. Or on la recouvre par un régime