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Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/93

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rions trop en prendre l’habitude, parce qu’en bornant nos beſoins, nous reſſemblons aux Dieux. Nous ne ſouhaiterons pas de vivre toujours, afin d’augmenter nos richeſſes : nous ſerons vraiment riches, parce que nous meſurerons nos richeſſes ſur le beſoin, & non pas ſur les vaines opinions. Nous ne ſerons pas ſans ceſſe dans l’eſpérance des plaiſirs vifs qui ſont rares, & toujours accompagnés de troubles ; mais contens du préſent, le déſir d’une longue vie nous occupera peu.

LV. N’eſt-il pas abſurde que celui qui eſt dans une ſituation fâcheuſe, ſoit qu’il ſouffre, ſoit qu’il ſoit en priſon, ne s’embarraſſe en aucune façon de ſa nourriture, refuſe même quelquefois de manger, tandis que celui qui eſt vraiment dans les liens, & tourmenté par mille paſſions fâcheuſes, s’occupe de ſe procurer