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PRÉAMBULE

s’il apprenait que ses frères captifs sont gardés au delà des préliminaires.

« Sans une solution immédiate de cette question trop longtemps ajournée nous ne pouvons pas arriver à une paix durable.

« Les experts des deux côtés auront à examiner de quelle manière le peuple allemand pourra remplir son devoir de réparation financière sans succomber sous le fardeau, sinon l’effondrement du peuple allemand amènerait une dévastation inguérissable de la vie économique de l’Europe.

« Les vainqueurs, comme les vaincus, doivent se garder contre ce danger menaçant avec ses suites incalculables.

« Il n’y a qu’un moyen pour éviter ce danger : une profession de foi dans la solidarité économique de tous les peuples réunis dans une libre Ligue des Nations.

« Messieurs, la pensée sublime de faire naître du plus grand malheur de l’histoire la plus grande occasion de développement de l’humanité a été formulée et réussira. C’est seulement si cette Ligue des peuples souverains peut atteindre ce but que les morts de cette guerre ne seront pas morts pour rien.

« Le peuple allemand est intérieurement prêt à accepter son lourd sort, si on ne touche pas aux bases promises de la paix.

« Une paix qui ne peut pas être défendue au nom du droit devant le monde ferait naître toujours de nouvelles résistances contre elle ; personne ne pourrait garantir son exécution.

« Nous allons examiner le document que vous nous avez remis, avec bonne volonté et avec l’espoir que tous pourront souscrire au résultat final de notre entrevue. »


La lecture et sa traduction en français et en anglais étant achevée, M. Clemenceau dit alors :


« Il n’y a pas d’autres observations ? » à quoi M. de Brockdorff-Rantzau répond : » Non ».

« La séance est levée », prononce alors M. Georges Clemenceau.


(Extrait du Journal des Débats du 9 mai 1919.)