Page:Tremblay - Le français en Ontario, 1913.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 13 —
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

le regarde comme un des actes de la plus brutale, de la plus absurde et de la plus cruelle tyrannie qu’une nation conquérante ait jamais commis à l’égard d’un peuple conquis »[1].

Il dit plus loin :

« Dans mon opinion, c’est un changement de souveraineté. Vous avez acquis un pays nouveau, un peuple nouveau ; mais vous ne prétendez pas que la conquête vous donne droit sur les biens particuliers. Ce serait de l’esclavage et de la misère suprême. Pour rendre l’acquisition profitable et durable, voici ce que vous devez faire : changer les lois qui touchent à la souveraineté française seulement, et leur substituer des lois relatives au nouveau souverain, mais, pour toutes les autres lois, toutes les autres coutumes et institutions quelconques, qui sont indifférentes à l’état de sujet ou de souverain, l’humanité, la justice et la sagesse s’unissent pour vous conseiller de les laisser au peuple comme elles existaient antérieurement. »[2]

Lord Grenville soutenait que : « La province du Canada était dans une situation différente de celle des autres possessions britanniques en Amérique. Elle n’était pas une colonie fondée, ou originairement conquise par ce pays (l’Angleterre) et dans laquelle on pouvait transporter les lois de la Grande-Bretagne ; mais c’était une province conquise sur une autre nation, une colonie qui possédait des lois établies, une forte agriculture et un commerce étendu. »

Lord Elgin demandait à lord Grey, le 29 juin 1848[3], de détruire dans l’Acte d’Union, les restrictions imposées à l’usage officiel du français. Citons encore

  1. Papineau, A.-D. De Celles, Montréal, 1905, Beauchemin, p. 25.
  2. Makers of Canada, Vol 6, Papineau, p. 13.
  3. Correspondence Elgin-Grey, Archives du Canada.