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La Terre peut venger ce deuil et ce supplice.
Mais les crimes sans nom que la Brute a commis
Demandent ta justice à Toi, Dieu de Justice !


III


C’était un doux pays de rêve et de clarté,
Une terre d’amour et de grâce éternelle.
Les peuples mendiaient un peu de sa beauté,
Pour qu’un regard plus pur éclairât leur prunelle.
Depuis l’âge lointain de son premier essor
Vers l’affranchissement du Verbe et de l’Idée.
Depuis que le courage et la foi de l’effort
Eurent donné l’espoir à la vie attardée,
Les vieux mondes, pensifs, et voués au tombeau,
En voyant s’occulter leur grandeur éphémère,
Songeaient, en regardant son immortel flambeau
Nourri des feux sacrés de Virgile et d’Homère :
« — C’est le Guide que Dieu veut donner aux vivants,
Pour que l’âme soit belle et la vertu féconde. »
Et les Arts de la Paix, radieux adjuvants
Qui prêchaient sa pensée ardente par le Monde,
Exprimaient l’avenir et l’idéal divin,
— Fermés, depuis quels temps, à l’humaine ignorance ! —
Pour que dans ses reflux la Terre se souvînt
Que toute liberté rayonne de la France.