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LES FERMENTS

Dont la grille forgée où la pitié s’enferme
Ne veut pas s’entrouvrir aux appels de la ferme.
Je vais où me conduit le sort de l’épillet.
Ma fleur y tombe, et voit les flammes de juillet
Semer sur le vallon des prismes de victoire,
Où ta pensive main recommence l’histoire.

Petit grain de blé
D’œuvres accablé,
Ta vigueur s’évade
Aux lointaines rades,
Petit grain de blé.

Je m’élance en tous lieux où m’appelle un devoir,
Et j’apporte avec moi les baumes du terroir.
Je veux que le parfum de mes plaines fauchées
Soutienne mes enfants à l’assaut des tranchées.
Ceux qui portent là-bas l’audace des bois-francs,
Sont issus de la glèbe et sortis de nos rangs.
Ils viennent du pays où la vague française
Roule son flot puissant qu’aucun môle n’apaise ;