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grande partie de la ville. Entre onze heures et minuit, la Chambre venait de s’ajourner, lorsqu’on s’aperçut que le feu menaçait d’envahir toute la ville. Tous les hommes valides qui sortaient des édifices du Parlement se dirigèrent en toute hâte vers le quartier Saint-Jean et travaillèrent toute la nuit à sauver ce qu’ils purent. Quéquienne ne rentra que vers huit heures du matin à sa pension qui, heureusement, se trouvait en dehors de la zone sinistrée.

À OTTAWA

L’hiver précédent, Quéquienne était retourné à Ottawa durant la session, non comme journaliste, mais comme traducteur des Débats, pour le compte du colonel Audet, à qui le gouvernement avait donné l’entreprise de la traduction des discours prononcés à la Chambre des Communes. M. Audet recevait $2.50 pour chaque page de traduction qu’il faisait faire moyennant $1.20, ce qui lui donnait un assez beau profit, mais lui laissait tout le travail et toute la responsabilité de la révision.

La publication du Hansard était alors à ses débuts. Ni la sténographie ni la traduction de cette publication n’étaient alors faites par un personnel régulièrement nommé par le Parlement. M. Richardson avait l’entreprise de la sténographie tout comme M. Audet avait l’entreprise de la traduction. L’un et l’autre employaient des aides qu’ils payaient de leurs propres deniers.

En cumulant divers emplois et en se livrant chaque jour à de longues heures de travail intensif, Quéquienne avait réussi durant un an à se faire un revenu de beaucoup supérieur à celui qu’il avait touché précédemment au Courrier de Montréal. Pendant son ab-