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PIERRE QUI ROULE

pas manquer le passage de retour du paquebot Caraquet de la Royal Mail.

Ils durent attendre ce navire jusqu’au 29 décembre, puis ils revinrent au Canada en arrêtant aux endroits qu’ils avaient déjà visités. Ils étaient de retour chez eux le 11 janvier 1919. Le climat du Canada leur paraissait un peu froid. À la Guyane et aux Antilles. ils avaient plutôt souffert de la chaleur. À la Martinique. ils avaient visité Saint-Pierre, se relevant lentement sur les ruines de l’ancienne ville, détruite en 1902 par la terrible éruption du Mont Pelée. De Fort-de-France. ils s’étaient rendus là en bateau ; mais étaient retournés en automobile, afin d’admirer les pittoresques paysages de cette route qui leur rappelait, en petit, les sites enchanteurs de la voie naguère suivie par eux entre Vera Cruz et Mexico.

Ce n’est que le 7 janvier, après avoir dépassé les Bermudes, qu’ils avaient quitté leurs vêtements de toile pour revêtir leurs habits d’hiver. À Ottawa, le mercure des thermomètres se promenait alors entre 10 et 20 degrés au-dessous de zéro.

Depuis lors, Quéquienne n’a plus voyagé. Il a converti tout son avoir en obligations qui constituent un placement sûr et qui lui rapportent de quoi suppléer à l’exiguité de la pension viagère qu’il touchera lorsqu’on aura acquiescé à sa demande de mise à la retraite. Il ne lui reste plus qu’à se préparer au grand voyage que chacun doit faire bon gré mal gré. Il compte sur la Divine Providence, qui l’a toujours visiblement protégé dans ses pérégrinations à travers notre globe terraqué, pour qu’elle le conduise alors dans des régions beaucoup plus belles, mais pas plus chaudes que celles qu’il a parcourues en ce bas monde.