trémité inférieure du levier reposait sur le sol où elle était retenue par un poids. Du sommet du levier pendait, soit un crochet en bois, soit une longue gaule. munie de ce qu’on nommait une main-de-fer, à laquelle on accrochait le seau ferré pour le descendre dans le puits. Lorsque le seau était rempli, le poids placé à l’extrémité du levier aidait à le remonter à la margelle.
En hiver, la main-de-fer se couvrait d’une belle couche de glace qui faisait envie, mais qu’on ne pouvait toucher, par un froid sec, sans risquer d’y laisser un lambeau d’épiderme. Un jeune farceur ayant conseillé à Quéquienne d’y mordre à belles dents, les lèvres du trop obéissant marmot s’était tellement collées au glaçon qu’il était retourné chez lui la bouche toute ensanglantée. C’est qu’il y avait alors comme aujourd’hui des gamins qui ne demandaient pas mieux que de jouer aux jeunes des tours plus ou moins pendables.
UNE INVITATION PEU COURTOISE
Ce n’était pas la première fois que l’on abusait de la trop confiante naïveté de Quéquienne. Ne s’était-il pas, l’été précédent, laissé initier aux mystères de l’ordre peu distingué des Chevaliers du Petit-Pupu ? Deux des grands écoliers, stylés par leur frère aîné qui n’allait plus à l’école, avaient offert à leurs jeunes condisciples de leur donner, à chacun un bel oiseau tout fraîchement éclos et répondant au nom poétique de pupu. Il y en avait, ou du moins il était censé y en avoir, de toutes les couleurs et pour tous les goûts. Celui-ci en avait retenu un vert, celui-là, un rouge et cet autre un jaune.
Après la classe, toute la marmaille s’achemina vers le nid, situé en arrière des bâtiments ; mais les mysti-