Page:Tremblay - Pierre qui roule, 1923.djvu/99

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Canada. Prenons comme exemple l’État du Rhode Island. Les Canadiens n’y comptaient pas les sept huitièmes de la population totale lorsque M. Aram Pothier, un Canadien naturalisé, était élu et réélu, d’abord lieutenant-gouverneur puis gouverneur de l’État. Un autre Canadien de Woonsocket, M. Archambault était, à son tour, élu lieutenant-gouverneur. Qu’on me cite une province anglaise du Canada qui en ait fait autant.

Avant son mariage, lors de l’organisation du premier contingent de zouaves pontificaux, Quéquienne avait écrit au Canada pour offrir ses services. Quelque temps après, il recevait du curé de Sainte-Victoire, qu’il avait chargé de négocier son enrôlement, une lettre élogieuse lui annonçant que le contingent était au complet. Le mariage le consola de cette déconvenue. Lorsqu’on organisa le deuxième contingent, les exploits militaires n’avaient plus d’attraits pour lui.

Les rois heureux n’ont pas d’histoire, Il n’en est pas de même des maris heureux, puisque la félicité conjugale de Quéquienne ne m’empêche pas de continuer à vous relater ses faits et gestes. Plus que jamais, il occupa le peu de loisirs que lui laissait son travail à s’efforcer d’acquérir une partie des connaissances que la plupart de ses amis avaient eu l’avantage de puiser dans un collège du Canada. Il lisait beaucoup et écrivait fréquemment :.

Vers 1869, M. L. C. Bélanger, avocat de Sherbrooke et co-propriétaire du Pionnier, était venu à Woonsocket pour rendre visite à son oncle, M. Augustin Lemery. Quéquienne étant récemment devenu, par alliance, cousin de M. Bélanger, fut enchanté de faire sa connaissance. M. Bélanger était un avocat distingué, un orateur éloquent et un excellent écrivain. Il avait vu les articles parus dans le Protecteur