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Trouées dans les Novales

lange s’imprégna dans tous les coins du vivoir.

La table, habituée de longue main à subir les bousculements de vaisselle sans l’étoupement d’une nappe, fut consolée de se sentir couverte de blancheur carrelée, de tissus lessivés.

Les catalognes relevaient négligemments leurs bouts et leurs bords, accrochaient les grosses bottes ferrées des gars et les sabots du vieux ; mais ce vilain défaut fut corrigé, les torons de flanelle, de coton, de laine accusant toutes les nuances, retrouvèrent leur antique chatoiement, s’étalèrent, unies et braves, devant de poêle à fourneau, autour de la table familiale, sous la grande berceuse très vieille, et même à la porte d’entrée — sans une seule fois courir le risque d’être à coups de pied roulées en masses informes dans les coins.

Il fallait voir le miroir se dévoiler au fond des terrines. La ferblanterie, les