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Trouées dans les Novales

Pitou racontait sa journée de travail, les foins crissant au vol de la faux, tombant riches et lourds à chaque coup de taillant ; les alouettes des prés grisolant et fuyant de place en place devant les faucheurs, pendant que les gamins cherchaient les nitées. Parfois c’était une excursion de pêche dans la petite rivière, et les truites mouchetées happaient bêtement l’hameçon en croyant prendre un insecte. Encore, c’était la visite des collants à la gomme de pin, sur lesquels les oiselets venaient s’engluer. Mais toujours, à travers la buée flottant sur la prairie, dans le mirage des eaux calmes, dans la brume des rapides, dans la pénombre des feuillages, Pitou avait vu lui sourire le visage aimé de sa cousine.

À son tour la Zoune rendait compte le ses heures. Depuis le départ du cousin, elle avait fait des reprisages, tricoté, travaillé à des catalognes, filé de la laine. Un dimanche soir, elle lui révéla