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Trouées dans les Novales

son de Saint-Jean préparait hâtivement son armement en prévision des graves événements qui se dessinaient, et Pierre pouvait d’un moment à l’autre être appelé à la citadelle.

Depuis trois mois il était fiancé. Il devait épouser en juin Marie Guitard, fille adoptive de Jean Le Moyne, doyen des Covois. Orpheline à douze ans, elle avait donné toute son affection à Pierre, son compagnon d’enfance, orphelin comme elle. Leur vie avait été jusque alors sereine, et les deux jeunes gens voyaient avec angoisse l’horizon s’assombrir.

C’est ce qui troublait Pierre le soir du lundi 27 avril.

Depuis vingt-quatre heures on attendait l’Anglo-Saxon, de la ligne Edmonston-Allan, qui devait donner des lettres et des dépêches urgentes avant de mouiller à Portland.