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Trouées dans les Novales

chent la moribonde de voir partir la dépouille.

***

La tempête s’est apaisée. Le soleil monte. Les derniers coups de vent balayent çà et là des tourniquets de neige folle. Les bois se découvrent. Les sapinières, estompées de mauve dans la perspective, se précisent.

Dans ce décor angoissant de l’hiver rigoureux, dur aux pauvres, le cortège funèbre s’aligne, pendant qu’on attache avec des cordes, sur le fond du traîneau de ferme, le cercueil. Levert et le curé conduisent le deuil. La neige est encore trop lourde pour que les porteurs prennent leur poste à côté du corbillard improvisé, et ces derniers doivent se replier à l’arrière. Puis la longue étape commence vers l’église, éloignée de trois milles.