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Le Père Patentane

pentrassiennes, zou ! de toutes les pénitentes rencontrées dans les villes de mirage où les choses éclatent de splendeur, où la charité des fidèles ne se jauge pas à la grosseur du bas de laine.

Sans y penser le moins du monde, le bon abbé devint le Père Patentane, non pas en raison d’une familiarité canadienne que certaines gens trouvent irrévérencieuse, mais surtout parce que tout le monde lui portait une réelle affection. Et d’ailleurs, au Canada français, le prêtre, séculier ou religieux, est presque toujours le Père Untel, selon le langage populaire, plus vrai que le protocole.

Le Père Patentane avait une façon à lui d’attirer les plus timides, car il riotait constamment de gaîté, multipliait à l’adresse des personnes rencontrées ses petits gestes bénissants, enveloppants, ses baisers follets jetés du bout des doigts avec chaque salut, en touffes, en