admiration, enfiévré qu’il était dans la bagarre de son mirage.
— Ah ! quel beau pays pour la vigne ! »
Té ! Châteauneuf-du-Pape, tenez-vous bien ! Il en coulera du bon vin, sur ces coteaux baignés de soleil !
— Mais les neiges, nos arpents de neige, les longs froids de notre hiver, Père Patentane, qu’en faisiez-vous ?
— Zou ! le boun Diou y pourvoirait.
Le pauvre Père Patentane était poète, le malheureux. Les mots évoquaient chez lui des idées concrètes, sans doute mais aussi, combien d’idées à côté. Un profane, entendant prononcer le mot vigne, eût songé au vin seulement, à l’ivresse douce ou brutale qu’il produit, à la chaleur dont il enrichit les vieillards, à l’exploitation des cépages. Mais le Père Patentane valait bien mieux que cet assemblage matériel et pratique : il était poète. Évoquer la vigne dans un si beau paysage, en présence du Beau-