Page:Tremblay - Trouées dans les novales, scènes canadiennes, 1921.djvu/65

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être ?… Une porte seulement… Les voici !

Et c’est un haria dans la maison. Les vieux se lèvent aux premiers accents de la chanson commandée. Le père aspire plus vite les bouffées de sa pipe. La mère aplatit les plissements de son grand tablier carreauté. Les petits se précipitent vers la porte, mais la d’moiselle les repousse avec indignation. En minaudant elle vient ouvrir, et aussitôt le trio zélateur se met à hurler :

« Bonjour, le maître et la maîtresse,
Et tout le mond’ de la maison.»

Non. la fille aînée, malgré le désir d’imprévu qu’elle glisse dans son rêve des barbes futures, n’a pas l’intention de se faire chauffer les pieds, et elle apporte avec alacrité le présent que la maisonnée destine aux pauvres de l’Hospice.

Ailleurs, le vieux tire lui-même la porte. Il est plus humain, plus géné-