Page:Tremblay - Trouées dans les novales, scènes canadiennes, 1921.djvu/68

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le logis, car on perçoit à travers l’huis le bruit de pas amortis glissant sur le parquet, des pleurs craintifs d’enfant, une parole tendre de vieille, disant :

— N’ayez pas peur, les p’tits : je suis là. moi.

Les guignoleux regrettent presque d’avoir frappé. Ils n’osent pas chanter. Lu sentiment qu’ils ne peuvent définir arrête leur voix. Ils sont saisis d’une crainte respectueuse à l’aspect triste de l’habitation.

La porte s’ouvre enfin, après un temps d’hésitation, que le froid excessif prolonge.

Une sexagénaire paraît, fermant de sa main parcheminée les plis d’un vieux châle laineux sur sa poitrine :

— Que voulez-vous, messieurs ?

Le Frais est la porte-parole des Guignoleux. Il explique :

— C’est pour la Guignolée, madame