Page:Tremblay - Trouées dans les novales, scènes canadiennes, 1921.djvu/7

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du grain courant sous le vernis prit une teinte cinéraire. Les entrelacs sculptés, qui fermaient les sutures du socle, allongèrent leurs vrilles sur la ligne sévère des montants, et bientôt dépassèrent la borne des murs. Le cadran, illuminé comme un soleil de fête, répandit sur le parquet l’éclat de ses rayons : aussitôt une prairie porta ses herbes et ses fleurs jusqu’au pied de la gaine, qui grandissait toujours, s’alourdissant de feuillages. L’horloge avait maintenant la majesté des vieux érables, et le rythme régulier de son échappement venait des poussées de sève montant de la racine aux branches, et distribuant à la frondaison généreuse la vie ardente du terroir. D’autres arbres naissaient au delà. Une vapeur légère gagnait le coin obscur de la pièce, et peu à peu, dans cette brume ténue, une maison de bois dégageait l’alignement fruste de ses billes. Des figures humaines passaient.

J’entendis leurs voix, frêles comme des oublies, et comme elles toutes blanches.