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Trouées dans les Novales

— C’est vrai, intervint Crowley.

« À peine avait-il prononcé ces paroles, qu’il disparaissait avec Seymour, comme si la tempête les eût balayes. Un coup de tonnerre éclata, et le train, un moment éclairé par la fulgurance de la foudre, s’évanouit dans le noir.

« Je ne peux pas vous dire ce que je ressentis alors. Vous le comprenez mieux que je ne saurais vous l’expliquer. Et remarquez bien que j’étais parfaitement éveillé, que je possédais mes facultés dans toute leur plénitude. »

Un silence pénible suivit cette narration extraordinaire.

Janvier reprit, un peu ému :

« Vers une heure, c’est-à-dire une demi-heure après cette hallucination, le train No 3 — le vrai, cette fois — entrait en gare, avec le cadavre de Crowley. Seymour me raconta que le serre-frein, en surveillant la descente du train du haut d’un wagon, avait glissé sur les