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de couper des Polypes, & comment j’étois parvenu à voir cette reproduction, en vertu de laquelle plusieurs parties d’un même Polype deviennent chacune un Animal parfait. C’est ce qui m’a déterminé à commencer la Rélation de mes Observations sur les Polypes, par répondre à cette question.

Dès le premier Été[1] que j’ai passé à Sorgvliet, Maison de Campagne de Mr. le Comte de Bentinck, située à un quart de lieuë de la Haye, j’y ai trouvé des Polypes. Aiant remarqué divers petits Animaux sur des Plantes que j’avois tirées d’un fossé, je mis quelques unes de ces Plantes dans un grand verre plein d’eau, que je plaçai sur la tablette intérieure d’une fenêtre ; & je m’occupai ensuite à considérer les Insectes qui y étoient renfermés. J’y en apperçus bientôt un grand nombre, fort communs à la vérité, mais dont la plupart m’étoient inconnus. Un spectacle aussi nouveau que celui que m’offrirent ces petits Animaux, excita ma curiosité. En parcourant des yeux ce verre si peuplé d’Insectes, je remarquai un Polype qui étoit fixé sur la tige d’une Plante aquatique. Je n’y fis pas d’abord beaucoup d’attention : je suivois de petits Insectes dont la vivacité étoit plus propre à attirer mon attention qu’un objet immobile, & qui, lorsqu’on ne le regardoit qu’en passant, ne pouvoit guéres qu’être pris pour une Plante, surtout par quelqu’un qui n’avoit aucune idée d’Animaux dont la figure approchât de celle de ces Polypes d’Eau douce, tels que sont les Polypes de Mer.

J’ai dit que le Polype que j’avois remarqué étoit

  1. 1740