Page:Trembley - Mémoires pour l'hisoire des polypes.djvu/25

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pris, & cette surprise ne servit qu’à exciter ma curiosité, & à faire redoubler mon attention. Comme je parcourois sans cesse de l’œuil, aidé d’une loupe, plusieurs des Polypes que j’avois fait contracter, j’en vis bientôt qui commençoient à s’étendre : leurs bras redevinrent sensibles ; & peu à peu ces Polypes reprirent leur premiére forme.

Cette contraction des Polypes, & tous les mouvemens que je leur voiois faire lorsqu’ils s’étendoient de nouveau, réveillérent vivement dans mon esprit l’idée d’un Animal. Je les comparai d’abord aux Limaçons, & à d’autres Insectes qui se contractent & s’étendent.

On s’étonnera peut-être, de ce que je ne décidai pas absolument que les Polypes étoient des Animaux. J’avouë que leur figure & leur couleur firent encore quelqu’impression sur moi. Je pensai qu’il n’étoit pas impossible qu’ils ne fussent des Plantes sensitives ; & je ne trouvai rien de plus extraordinaire dans leur contraction & dans leur extension, que dans les mouvemens qui se font remarquer lorsqu’on touche la Plante à laquelle ce nom a été donné. Cette idée me retint donc dans quelque doute, & je ne voulus rien décider, jusqu’à ce que de nouvelles Observations m’y déterminassent.

Je trouvai, au bout de quelques jours, plusieurs Polypes fixés contre les côtés du verre, à un endroit où je n’en avois encore point vus, & où certainement il n’y en avoit point eu d’abord. Je m’apperçus bientôt comment ils y étoient venus. Plusieurs marchérent sur les parois du verre pendant que je les obser-