Page:Trembley - Mémoires pour l'hisoire des polypes.djvu/26

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vois. Je décrirai ailleurs leur maniére de marcher, & me contenterai de dire ici, qu’ils marchent à peu près comme les Chenilles appellées arpenteuses ; & comme divers Insectes aquatiques, qui fixent successivement leur bout antérieur & leur bout postérieur ; le postérieur après l’avoir approché de l’antérieur, & l’antérieur après l’avoir éloigné du postérieur.

La vue de ce mouvement progressif des Polypes acheva de me persuader qu’ils étoient des Animaux ; & lorsque j’en fus convaincu, je cessai de les observer. J’avois trouvé ce que je cherchois ; car jusqu’alors je ne m’étois proposé autre chose, que de savoir si c’étoient des Animaux. Presque tout le mois de Septembre 1740. se passa, sans que je leur donnasse la moindre attention. J’étois alors occupé par d’autres Insestes que j’observois depuis longtems. Mais vers la fin de ce mois de Septembre, les Polypes attirérent de nouveau mon attention, & si fort, que depuis je n’ai cessé de les observer.

On doit se rappeller que mon verre étoit placé sur la tablette intérieure d’une fenêtre. Je remarquai un jour, qu’un grand nombre de Polypes étoit rassemblé sur le côté du verre tourné vers le jour. Je fus d’abord curieux de savoir, si ce Fait n’étoit qu’accidentel, ou bien s’il résultoit d’un penchant marqué que les Polypes eussent pour l’endroit du verre le plus éclairé. Pour m’en assurer, je fis faire un demi tour au verre. Le grand nombre de Polypes se trouva alors sur le côté le moins éclairé de ce verre, & le côté qui étoit tourné vers le jour, n’en avoit que quelques uns. Il s’agissoit donc de voir, si le grand nombre