Page:Trembley - Mémoires pour l'hisoire des polypes.djvu/27

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de Polypes passeroit du côté le moins éclairé, sur le côté le plus éclairé. Le jour après avoir tourné le verre, je trouvai que le côté le moins éclairé, celui sur lequel j’avois laissé beaucoup de Polypes, en étoit presque entiérement dépeuplé. Ils étoient dispersés dans le verre, & en chemin pour se rendre sur le côté du verre le plus éclairé ; car le lendemain j’y en trouvai déja plusieurs, & au bout de quelques jours, il y en eut autant qu’il y en avoit sur l’autre, avant que j’eusse fait faire un demi tour au verre. Je le tournai encore, & je réiterai par là la même Expérience, qui eut le même succès. Après avoir vu la même chose plusieurs fois, je fus convaincu que les Polypes avoient un penchant particulier pour l’endroit du verre le plus éclairé. Je n’osai pas décider si ce penchant se rapportoit directement à la lumiére, ou si quelqu’autre circonstance les attiroit sur le côté qui en étoit le plus éclairé. Je rapporterai dans la suite plus au long les Observations que j’ai faites sur ce sujet, qui me parut alors digne d’attention : & ce fut dès ce moment que je résolus, non seulement de chercher des éclaircissemens sur cet article, mais même de tâcher d’approfondir en général l’Histoire des Polypes.

Je ne tardai pas à appercevoir, que tous les individus de l’espéce de Polypes que j’observois, n’avoient pas un nombre égal de bras ou de pieds ; & j’eus lieu de croire qu’il n’y avoit rien là que de naturel. Quoique je ne trouvasse aucune difficulté à admettre cette différence entre les individus d’une même espéce d’Animaux, je comparai cependant d’abord ces bras de