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Polypes aux branches & aux racines des Plantes, dont le nombre varie beaucoup entre les individus de la même espéce. Je pensai de nouveau à cette occasion, que peut-être ces Corps organisés que j’observois étoient des Plantes, & j’eus le bonheur de ne pas rejetter cette idée. Je dis que j’eus le bonheur de ne pas rejetter cette idée, parceque, quoiqu’elle fût la moins naturelle, elle me fit penser à couper des Polypes. Je jugeai que, si les deux parties d’un même Polype vivoient après avoir été séparées, & devenoient chacune un Polype parfait, il seroit évident que ces corps organisés étoient des Plantes. Comme cependant j’étois beaucoup plus porté à croire que c’étoient des Animaux, je ne comptois pas beaucoup sur cette Expérience ; je m’attendois à voir mourir ces Polypes coupés.

Ce fut le 25 Novembre 1740. que je coupai le premier. J’en mis les deux parties dans un verre plat, qui ne contenoit de l’eau qu’à la hauteur de quatre à cinq lignes. De cette maniére il m’étoit facile d’observer ces portions de Polype avec une loupe assez forte.

J’indiquerai ailleurs les précautions que j’ai emploiées en faisant mes Expériences sur ces Polypes coupés, & la maniére dont je m’y suis pris pour les couper. Il sufira de dire ici, que je coupai transversalement le Polype dont il s’agit, & un peu plus près du bout antérieur que du postérieur. La premiére partie étoit donc un peu plus courte que la seconde.

Dans l’instant que je coupai le Polype, ces deux parties se contractérent, ensorte qu’elles ne parurent d’abord au fond du verre dans lequel je les mis, que